Appel à voter OUI - Edmond Hervé

Publié le par Edmond Hervé

Edmond HERVE

Maire de Rennes

Le 20 mai 2005

Appel à voter oui

le 29 Mai 2005


Je voterai «oui» et j’appelle à voter «oui» le 29 mai prochain par idéal, réalisme et honnêteté.

Par idéal

Construire une Union Européenne qui soit un espace de paix, de justice, de liberté, de sécurité, de développement constitue un projet politique majeur.

Pour la première fois, dans notre Histoire, il est écrit que l’Union Européenne est fondée sur des valeurs : le respect de la dignité humaine, de la démocratie, de la solidarité, de l’égalité, des droits de l’Homme y compris des minorités.

Le texte qui nous est proposé se réfère au pluralisme, à la non discrimination, à l’égalité entre les femmes et les hommes…

Tous ces principes s’imposent à l’Union Européenne, aux Etats et aux autorités.

L’Union Européenne n’est plus une simple communauté d’intérêts, elle devient une communauté de valeurs assurant ainsi sa place dans le monde et le maintien du rayonnement de la France.

En disant «oui», j’entends demeurer fidèle à mon engagement politique et à ce qui l’a toujours motivé.


Par réalisme

Ce projet de Traité constitutionnel pour l’Europe résulte d’un accord, d’un compromis, d’une synthèse, signé par les chefs d’Etats ou de Gouvernements de 25 Etats membres. Il a été longuement et publiquement préparé. Il constitue une avancée même si, du fait de sa nature, il a ses limites, ses imperfections.

L’Europe, depuis sa création, s’est toujours construite de façon pragmatique et progressive.

Aujourd’hui, en disant «oui», nous favorisons un progrès de la démocratie en renforçant les pouvoirs du Parlement européen, des Parlements nationaux et des citoyens.

L’Europe sociale s’ouvre à de nouveaux droits grâce à la Charte des droits fondamentaux qui intègre notamment l’accès aux prestations de sécurité sociale, aux services sociaux lors de la maternité, de la maladie, des accidents du travail… Ces nouveaux droits s’imposent à toutes et à tous : toute personne, dans tout Etat membre, pourra s’en prévaloir devant son employeur, son administration et devant les tribunaux.

Elle consacre également le dialogue social, les libertés syndicales, le droit à l’information, à la formation, à la négociation, le droit de grève…

Pour la première fois, l’Union Européenne reconnaît «les services d’intérêt économique général» équivalent de nos services publics. Elle fait de la diversité culturelle un droit fondamental.


Par honnêteté

Ne confondons pas «constitution» et politique, «constitution» et majorité.

Avec ce traité constitutionnel nous sommes en présence d’un cadre qui ne préjuge en rien de ce que sera demain la politique de l’Union. Tout dépendra de l’appartenance politique des Chefs d’Etats et de Gouvernements membres du Conseil Européen, des Gouvernements représentés à ce Conseil, des députés au Parlement Européen. Cette appartenance sera fonction des élections et donc des électeurs. Ce n’est pas la «constitution» qui est libérale au sens économique du terme, ce sont les politiques menées. Il ne suffit pas d’affirmer le plein emploi, de critiquer les délocalisations, de croire en l’économie sociale de marché, encore faut-il donner un contenu à ces objectifs. Ceci n’est pas l’affaire du traité constitutionnel mais des décisions qui seront prises ultérieurement.

Depuis 50 ans, l’Europe nous a permis de surmonter les ravages de la guerre. Elle a contribué à de formidables progrès économiques et sociaux. Elle a su accueillir des peuples et des nations, les faire accéder à la démocratie et à la liberté. Voyons l’Espagne et le Portugal. L’Europe devient notre quotidienneté : Rennes en apporte la preuve avec ses étudiants, ses entreprises, ses institutions, ses échanges, sa culture, sa jeunesse, ses investissements, ses exportations, ses coopérations… Tout naturellement, l’Union Européenne fait des villes et des régions des partenaires à part entière. La cohésion territoriale devient l’un de ses objectifs. Le traité qui nous est proposé est plus favorable que les précédents pour continuer la route de l’Europe.


Le oui que je vous propose de partager est un oui exigeant, d’espoir, d’engagement et d’action. Le temps n’est pas au slogan mais à la responsabilité.


Edmond HERVE


Publié dans Tribunes

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