Bernard Le Bret vote OUI

Publié le par Bernard Le Bret

Je voterai OUI pour les raisons suivantes :

·      Car il me semble absolument indispensable que les Européens se rassemblent rapidement pour pouvoir faire entendre leur voix dans le concert mondial.

·      Car si la gauche française attend que les Européens la rejoigne sur ses idées, elle peut encore attendre longtemps, d'autant plus qu'une partie "jusqu'au-boutiste", associant tout compromis à une compromission, ne sera jamais satisfaite et en demandera toujours plus.

·      Car il me semble important que les Français donnent un message fort aux autres Européens en leur disant, "Malgré nos différences de sensibilité nous sommes solidaires, nous vous reconnaissons naturellement et évidemment comme nos égaux".

·      Car les textes des Parties II et III sont contradictoires, mais ils permettront aux forces de gauche de faire valoir leurs positions avec beaucoup plus de légitimité lorsque le moment sera venu. Une majorité européenne libérale s'appuiera sur les textes précis de l'article III, une majorité de gauche s'appuiera sur les textes généraux de l'article II. Cette contradiction, historiquement nécessaire, assure la neutralité de la constitution.

·      Car si le projet n'est pas parfait, la volonté de rapprochement affirmée par l'adoption de la constitution décuplera le sentiment de citoyenneté européenne or c'est ce dernier le véritable catalyseur du rassemblement des Européens. Des institutions européennes, même imparfaites, pousseront la gauche européenne à s'unir pour mieux défendre ses idées. Les Européens de gauche lutteront alors dans l'unité pour faire que les grands principes de la Partie II soient utilisés pour abroger des mesures libérales de la Partie III.

·      Car être socialiste c'est accepter l'autre, c'est être optimiste et confiant dans la valeur de ses propres idées, certain que par le rapprochement, l'humanisme sera plus fort que l'individualisme.

·      Car un NON de l'Europe à ce projet de constitution serait ressenti à l'intérieur et à l'extérieur comme une désunion, il occulterait totalement les NON pro-européens.

·      Car de nombreuses forces réactionnaires tenteront à nouveau de mettre en cause les grands principes adoptés, par exemple le nouveau pape a déjà annoncé la couleur…

·      Car ayant joué la solidarité interne à l'Europe, nous serons beaucoup plus forts pour cristalliser les mécontentements légitimes internes et externes occasionnés par les abus du libéralisme mondial. L'Europe représente un espoir énorme pour de nombreux pays victimes du libéralisme mondial. Le tiers monde et, quoi qu'ils puissent en penser les altermondialistes, auront besoin de l'Europe et des Socialistes pour faire passer leurs idées. Une Europe unie est un atout majeur dans cette bataille mondiale, l'union fait la force, c'est une dynamique d'union qu'il faut retrouver avant tout.

Voter NON, c'est jeter le bébé avec l'eau du bain, c'est lâcher la proie pour l'ombre.

 Enfin, si je suis un jour en désaccord avec une position importante démocratiquement prise par le Parti, je le quitterai, c'est la règle du jeu.

Les militants, dans le secret de l'isoloir, ont tout à fait le droit de voter NON, c'est la base de la démocratie.

Par contre le fait que des membres du Parti Socialiste et pas des moindres, militent pour le NON alors qu'un référendum interne a dégagé un OUI majoritaire, ce n'est pas seulement porter atteinte au parti, c'est nier la démocratie.

Les ténors qui mènent campagne contre une position du parti définie par un référendum se mettent en dehors de la démocratie, ils se décrédibilisent politiquement et moralement. Il est vrai que s'ils démissionnaient, ils perdraient alors tout espoir de garder leurs mandats. Jouer avec la démocratie est moins risqué pour eux, mais la politique et la démocratie vont à nouveau en faire les frais.

 

Bernard LE BRET (Rennes)
 

Publié dans Tribunes

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